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Création d’un rucher école pour la formation à l’apiculture des femmes des communautés de Musungwa
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Création d’un rucher école pour la formation à l’apiculture des femmes des communautés de Musungwa

Claire Beauvais & Helena Troger avec l’aide de Mirriam Kalima – Juin 2019

Chasseurs d’abeilles, cueilleurs de miel : une activité séculaire…

 La flore de la brousse zambienne est abondante, diversifiée et préservée des pesticides, ce qui en fait une région favorable aux abeilles mellifères.

  Aujourd’hui comme depuis des siècles, les villageois de la région bordant le parc national de Kafue consomment du miel récolté au sein des colonies d’abeilles sauvages  qui occupent les cavités des troncs d’arbres. 

Les « cueilleur de miel » s’équipent d’une torche pour enfumer les abeilles, ce qui leur évite les piqures, puis récupèrent à mains nues les rayons qui contiennent du miel. Lorsque ceux-ci sont difficilement accessibles, le tronc est incisé à la hache et l’arbre parfois abattu.

Quand le miel est abondant, il est vendu sur le bord des routes, dans des bouteilles recyclées, le plus souvent par les enfants.

Mais pas totalement neutre

  Les conséquences des modalités de la récolte traditionnelle du miel ne sont pas neutres: destruction des colonies par le feu ou par écrasement des abeilles et des larves,  lésion voire destruction des arbres qui les hébergent. L’impact sur la biodiversité est négatif à long terme.

Ce miel « sauvage » contient fréquemment de petits morceaux de cire et d’autres débris, et peut avoir un goût prononcé de fumée. D’autre part, il n’est pas toujours récolté à maturité, ce qui limite sa durée de conservation en raison de sa trop forte teneur en eau (risque de fermentation).

Pourquoi développer l’apiculture dans les communautés?

Création d’une activité économique locale

20 ruches installées !

Les colonies d’abeilles sauvages s’installent volontiers dans les ruches fabriquées par l’homme et peuvent y stocker une quantité importante de miel, davantage que dans la cavité d’un arbre. Ce miel produit peut être consommé localement à la place de l’achat de sucre raffiné. 

Avec un entretien adéquat, une ruche de type kenyane peut produire jusqu’à 40kg de miel par an. Le miel ainsi que les autres produits de la ruche (cire, propolis, pollen) sont de grande qualité et commercialisables sur un marché en demande, permettant de générer une source de revenu supplémentaire dans les communautés. 

L’apiculture ne demande pas de gros investissement et stimule les activités économiques locales : menuiserie pour la construction des ruches et couture pour la fabrication des vêtements de protection.

Respectueuse de l’environnement et de la faune sauvage du parc de Kafue

20 femmes formées !

En installant des clôtures de ruches devant les champs de maïs, il est possible de les protéger des dégâts causés par les éléphants. La trompe et les oreilles de l’éléphant sont très sensibles aux piqures! Expérimentée au Kenya par le Dr Lucy E. King, cette méthode est de plus en plus employée dans ce pays où elle éloigne 80% des éléphants qui s’en approchent.

Les colonies d’abeilles ont un rôle fondamental pour la pollinisation des fleurs et donc pour la biodiversité et le rendement des cultures. La formation des femmes à l’apiculture permet de les sensibiliser au lien entre abeilles, flore et agriculture et de l’importance de les préserver.

Les actions de Claire et Helena durant leur séjour

  • Construction de ruches : nous avons construits 10 ruches kényanes, bien adaptées aux abeilles locales et à la pratique de l’apiculture en Afrique et avons installé cette barrière de ruches autour de Shandavu camp. C’est un rucher école,  un lieu de formation pour les femmes des villages.
  • Réalisation de posters pédagogiques : Biologie de la colonie d’abeilles, cycle des floraisons , développement des colonies et présentation de la ruche kényane 
  • Première leçon d’apiculture pour les 20 femmes volontaires des villages de New Ngoma et Kaminza, recrutées par Mirriam

Et en vrac…

Un oiseau particulier

Le grand indicateur (Indicator Indicator) est un oiseau africain qui est célèbre pour guider volontairement les blaireaux vers les nids d’abeilles sauvages grâce à un chant particulier. Ils chassent ainsi ensemble, le blaireau se nourrissant de miel et l’indicateur de larves.

Les Zambiens connaissent ce chant et le suivent pour trouver les ruches sauvages.

… et qui a inspiré le nom Melindika

Melindika est la contraction de ces deux animaux : MELIvora capensis (le blaireau) et INDIKAteur. Par ce nom, nous mettons en avant ce principe de mutualisme, d’entraide entre deux espèces à des bénéfices réciproques : Coopération entre pays du Nord et du Sud, entre médecine vétérinaire et humaine ou encore entre élevage et faune sauvage.


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